Le politique, à la croisée de l’Anthropologie et de la Philosophie

Le politique, à la croisée de l’Anthropologie et de la Philosophie
Colloque international organisé par le LCSP
Université Paris 7 Diderot, 11 et 12 février 2016, Amphi Türing
La relation entre anthropologie et philosophie a toujours été complexe et ambivalente. En témoigne par exemple, la naissance de l’anthropologie qui se conçut dès le départ comme une volonté de démystifier certains concepts de la philosophie politique, l’état de nature ou le contrat social. Elle leur opposa un idéal scientifique épris d’empiricité, d’où un rejet de la philosophie considérée comme trop spéculative et abstraite. Fonctionnalisme et structuralisme partagent la même méfiance à l’égard des énoncés philosophiques en particulier dans le domaine de la politique.
La fin des années 60 voit cependant se développer la réflexion de Clastres sur la société contre l’Etat d’une part et des problématiques marxistes en anthropologie d’autre part : une occasion de reposer à nouveaux frais la question du politique. Les thèmes du pouvoir, de la domination, de l’Etat, de l’économie, de la religion ont été réinterrogés alors que parallèlement certains philosophes, Deleuze et Guattari, Foucault notamment font appel à l’anthropologie dans le cadre de leur propre conceptualisation du politique.
Plus récemment, les concept foucaldiens de biopouvoirs, de gouvernementalité, ou deleuziens d’agencement, de rhizome, ont acquis droit de cité en anthropologie, en particulier dans des réflexions sur la globalisation. Symétriquement, le discours philosophique sur le politique s’emparait des thématiques traditionnelles de l’anthropologie, la communauté et le commun, la nature et la culture, le relativisme, les rapports entre politique et religion.
L’objet de ce colloque n’était pas de rendre compte de l’histoire récente des relations entre philosophie et anthropologie, mais d‘identifier les régimes du politique qui se dégagent des évolutions contemporaines qu’elles cherchent toutes deux à penser.
Il a cherché à faire le point sur cet ensemble de travaux, en dégager les voies fécondes qu’ont choisi de suivre de nouveaux chercheurs mais aussi les impasses et les pistes non empruntées. Il souhaite interpeller les acteurs mêmes de ce renouvellement théorique et de terrain sur leur parcours intellectuel, ainsi que solliciter des travaux en termes d’histoire de la pensée, de sociologie des idées.
Programme et textes (cliquer sur les liens)
9 h 00. Accueil
Matin. A propos du politique : circulations et emprunts
9 h 15. La monnaie indisciplinée : économique ou économie ?
Marie Cuillerai (philosophe, LCSP)
10 h 00. Les aventures politiques de l’anthropologie et de la philosophie.
Seloua Luste Boulbina (philosophe, LCSP)
10 h 45. Repolitiser ! Ou comment sortir des idéalités anthropologiques et philosophiques concernant la Grèce ancienne ?
François Dingremont (anthropologie, EHESS)
11 h 30. Le politique selon Deleuze et Guattari, au carrefour de l’anthropologie du désir et de l’économie de la dette. Quentin Badaire (philosophie, ENS) Texte en pdf :

Après-midi. Le politique à l’aune de la philosophie et de l’anthropologie
14 h 00. Louis Dumont, une anthropologie politique conservatrice.
Fabrice Flipo (philosophe, LCSP)
14 h 45. D’une commune villageoise globalisée. Récit.
Mahmadou Lamine Sagna (sociologue)
15 h 30. Race et nation, Repenser les catégories politiques modernes en Argentine.
Susana Villavicencio (philosophie, Université de Buenos Aires)
16 h 15. Les monades d’Helvetas et les variations du projet coton bio-équitable du Mali.
Roberta Rubino (anthropologue, EHESS/IMAF)
17h clôture.
Comité d’organisation
M. Cuillerai, F. Flipo, L. Sagna, P. Vermeren
Comité scientifique
M. Abélès, M. Cuillerai, F. Flipo, C. Girola, L. Dematteo, E. Tassin, G. Dubey
Documents
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