Guillaume Le Blanc
Professeur de philosophie sociale et politique

Co-directeur du LCSP
guillaume.le-blanc@orange.fr
guillaume.le-blanc@univ-paris-diderot.fr
Né le 29 novembre 1966, Guillaume le Blanc est un philosophe et écrivain français. Il est, depuis septembre 2018, professeur de philosophie à l’Université de Paris, après avoir été entre 2015 et 2018 professeur de philosophie à l’Université Paris-Est Créteil où il a été titulaire de la chaire de « philosophie pratique » et après avoir été professeur de philosophie à l’Université Bordeaux Montaigne jusqu’en 2015. Son travail porte essentiellement sur la question de la « critique sociale ». Il étudie plus spécifiquement les limites qui distinguent précarité, exclusion, vie décente et normalité. Il a publié à ce sujet Les maladies de l’homme normal (Éditions du Passant, 2004, réédition Vrin), Vies ordinaires vies précaires (Seuil, 2007), L’invisibilité sociale (PUF, 2009), Que faire de notre vulnérabilité ? (Bayard, 2011) ainsi qu’un roman Sans domicile fixe (Éditions du Passant, 2004). Il s’attache à réfléchir sur l’inscription des vies ordinaires dans les normes et sur leur recréation par le déploiement d’un style. Il a ainsi publié une philosophie en course, Courir. Méditations physiques (Flammarion, 2012, réédition poche, 2015), qui s’est vu décerner le grand prix lycéen de la philosophie, dans laquelle il s’attache en 42 chapitres, comme les 42 kilomètres d’un marathon, à produire des exercices philosophiques pendant la course à pied. Il a aussi proposé une enquête conceptuelle sur Charlot interprété comme témoin précaire de notre temps, parvenant dans les formes ultimes de la survie sociale à défaire les normes de notre monde commun, parmi lesquelles celles touchant au travail (Les Temps modernes), à la famille (Le Kid), à la patrie (Le Dictateur). Il contribue également à mettre en perspective la philosophie française contemporaine qu’il interprète depuis la possibilité de la contre-culture, signant dans La philosophie comme contre-culture (PUF, 2014) un manifeste pour une certaine idée de la philosophie déployée dans les années 1960 et revisitée librement jusqu’à aujourd’hui. L’héritage de Foucault et de Canguilhem est ici accompli en direction d’une reformulation de la philosophie sociale.
Domaines de recherche
Philosophie sociale, épistémologie des sciences sociales
Philosophie politique
Philosophie de langue française contemporaine, French Theory
Philosophie de la vie, de la médecine
Livres
Recherche
La fin de l’hospitalité, Paris, Flammarion, Paris, Seuil, 2017.
Ce livre, écrit avec Fabienne Brugère, s’efforce de clarifier les conditions d’une hospitalité politique réelle en s’appuyant sur des analyses de Kant, Arendt, Foucault, Derrida et Butler pour repenser la possibilité d’une cohabitation entre sujets nationaux et étrangers. Remettant en question la perspective biopolitique contemporaine qui fait vivre certaines vies et laisse mourir d’autres populations, il analyse le reflux éthique de l’hospitalité auquel nous assistons aujourd’hui et les conditions d’un réarmement politique de cette hospitalité tel qu’il est porté par des mouvements citoyens.
L’insurrection des vies minuscules, Paris, Bayard, octobre 2014, 153 p.
Ce livre fait retour à une interrogation de philosophie politique touchant l’hypothèse démocratique. Se livrant à une analyse des films de Chaplin et du personnage de Charlot, il montre comment la démocratie n’existe que lorsque les normes qui fondent le monde commun sont sans cesse interrogées et discutées. Tel est le cas dans la trilogie de Chaplin, Les Temps modernes, Le Kid, Le Dictateur. Ces trois films critiquent les partages produits par les normes du travail, de genre et de la nation en soulignant que des vies sont rendues invivables par ces formats du monde social. Par contraste, ils montrent que la créativité des vies ordinaires peut être un argument en faveur d’une nouvelle compréhension des vies dans les normes. Si les individus sont dépendants d’elles pour exister, ils ne lui sont pas naturellement ajustés et peuvent, sous certaines conditions, se retourner contre elles et proposer d’autres argumentaires que le rôle de la philosophie comme politique des subalternes est alors de révéler.
La philosophie comme contre-culture, Paris, PUF, janvier 2014, 196 p.
Cet ouvrage entend montrer comment la philosophie de langue française dans les années 60, initiée depuis une réflexion critique sur la norme, peut se concevoir comme une contre-culture ouvrant des perspectives prescriptives inédites dans le champ des descriptions sociales, anthropologiques, politiques et épistémologiques. La critique du normal et du pathologique introduite dans le champ de la pensée médicale par Canguilhem prend sens dans le cadre d’une orientation de la philosophie à l’intérieur d’un champ culturel particulier. Cette contextualisation du discours philosophique, loin d’en effacer la spécificité, renouvelle la portée de la critique en remettant en cause les manières majoritaires d’être gouvernés produites par les configurations de savoirs et de pouvoirs hégémoniques. Elle débouche sur une histoire des limites par lesquelles nos savoirs se constituent dans le geste d’exclusion de populations marginalisées (Foucault) et induit également une théorie du mode mineur (Deleuze et Guattari) ou une analyse de la marginalité textuelle (Derrida). Elle rend possible également les politisations des appels à la remise en cause des dominations qui en résultent comme la philosophie féministe de Monique Wittig le fait clairement apparaître. L’enjeu de ces variations sur la norme est un commun appel à la production de différences entendues comme des façons de s’extirper des assignations aux dispositifs majoritaires. L’un des effets de ce geste est de renouveler la théorie critique en prenant au sérieux sa retraduction américaine la plus contemporaine (Butler, Spivak, de Lauretis, Ronell).
Que faire de notre vulnérabilité ?, Paris, Bayard, 2011, 212 p.
Ce livre entend élaborer une théorie de la citoyenneté en proposant une analyse du droit de cité nécessairement corrélée à l’impératif d’un droit à la cité ouvert à toutes les vies, y compris les plus vulnérables. Élaborant une réflexion sur les relations entre vulnérabilité et politique, il soutient que c’est à partir de la vulnérabilité commune à toutes les vies que la vulnérabilité sociale des sujets les plus fragilisés doit être appréhendée. Là se trouve le fond affectif à partir duquel parler au nom des autres reprend sens. Contre l’impossibilité sceptique de traduire la voix des exclus affirmée dans une certaine littérature subalterne (Spivak), le livre avance qu’« au nom des autres » reste un impératif dont on ne peut faire totalement la déconstruction. L’élaboration d’une théorie de la voix des exclus devient une tâche majeure de la philosophie politique qui ouvre à ce que Nancy Fraser nomme des « contre-espaces publics ». L’élargissement de la sphère publique qui en résulte procède de la double nécessité d’appréhender les vies rendues invivables dans l’espace public consacré et de porter attention à leur puissance d’agir. Une nouvelle théorie de la question sociale peut ainsi voir le jour à la jonction des éthiques du « care » et de certaines analyses de « l’empowerment ».
Dedans, dehors. La condition d’étranger, Le Seuil, 2010, 220 p. Traduction en coréen (2014).
Dans ce livre, il s’est agi de revenir sur un problème politique majeur de notre temps présent, le non-statut de l’étranger, que la nation convoque comme force de travail sans pour autant l’intégrer par des droits conséquents. Revenant sur l’opération de désignation à partir de laquelle un sujet devient étranger depuis un jugement qui le convoque comme « autre », l’analyse critique porte d’un côté sur la condition d’étranger qui en résulte, situé à la fois « dedans » et « dehors », révocable à tout moment, de l’autre sur les schémas nationaux qui situent aux frontières de la nation des vies produites comme différentes. Convoquant la littérature de la subalternité (Spivak) mais aussi des « post-colonial studies » (Homi Bhabha, Stuart Hall, Edward Said), le livre se présente comme une description des « vécus étrangers » en tant qu’ils sont référés à des désignations apparemment neutres (migrants, émigrés, immigrés) ou/et injurieuses et s’attache, en discussion avec Derrida, à proposer une politique de l’hospitalité à partir de l’analyse des mouvements sociaux et politiques portés par les étrangers eux-mêmes ou en lien avec les étrangers.
L’invisibilité sociale, PUF, 2009, 208 p.
Ce livre assigne à la philosophie politique la fonction critique de revenir sur les procédures d’invisibilisation des sujets vulnérabilisés. Il discute de manière centrale les propositions d’Axel Honneth portant sur la lutte pour la reconnaissance qu’il envisage depuis l’agir créateur des sujets eux-mêmes pour lesquels la possibilité de faire œuvre devient une figure centrale de leur estime sociale de soi. Reprenant certaines analyses d’Hans Joas, il élabore une théorie sociale du désœuvrement qui rend possible l’invisibilité de certaines vies, laquelle n’est donc pas une donnée naturelle de la perception mais renvoie à une construction sociale particulière. L’absence d’œuvre des vies invisibilisées procède de la non-reconnaissance de l’agir des sujets les plus fragilisés que construisent celles et ceux à qui est reconnue une compétence sociale particulière.
Vies ordinaires, vies précaires, Le Seuil, 2007, 291 p. Traduction en espagnol (Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión, 2007). En cours de traduction pour Columbia University Press (New York, USA).
Ce livre entend élaborer une philosophie de la précarité, distincte de l’exclusion avec laquelle elle est trop souvent confondue. Proposant un argumentaire analysant l’expérience de la précarité comme processus de fragilisation entendu comme disqualification, il revient sur la précarisation des propriétés sociales (comme le travail) qui défait une vie et s’emploie à articuler critique sociale et clinique sociale, au double motif d’une philosophie des droits sociaux et d’une philosophie du soin social. Cette dernière doit s’efforcer de faire revenir la voix du précaire à partir de laquelle la visibilité d’un sujet peut être à nouveau soutenue. Dans ce livre, les apports de la théorie critique, de Michel Foucault, de Judith Butler mais aussi de Paul Ricœur sont plus particulièrement discutés, dans un croisement avec les sciences sociales.
L’esprit des sciences humaines, Vrin, « Problèmes et controverses », 2005, 288 p.
Ce livre cherche à élaborer une autre histoire des sciences humaines que celle que développe Michel Foucault dans Les mots et les choses. Analysant en détail le pli langagier à partir duquel sont chez Foucault envisagées les trois figures de la vie, du travail et du langage à l’origine de la naissance des sciences humaines, il propose une archéologie des sciences humaines orientée par la question mentale telle qu’elle innerve la naissance de l’anthropologie à la fin du dix-huitième siècle (Rousseau, Condillac, Hume) selon les différentes figures de la modificabilité, du normal et du pathologique, de l’homme intérieur et de l’homme extérieur. Le développement des sciences humaines trouve ainsi sa matrice théorique dans la philosophie des normes d’Auguste Comte et de la fabrication de la norme mentale dans l’histoire du positivisme. Les sciences humaines commencent alors à fonctionner comme des sciences de l’homme normal, désireuses de traquer le pathologique sous toutes ses formes. Cette question mentale, véritable impensé chez Michel Foucault, est susceptible d’un traitement historique dans lequel la psychologie trouve peu à peu ses formes discursives de légitimation alors même qu’elle fut discréditée comme science par Comte. Ainsi, par un étrange retournement, l’élucidation de la vie psychique devient-elle le centre de gravité de toute enquête sur le social.
La pensée Foucault, Ellipses, 2006. Traduction en espagnol Amorrortu/editores, 2008, 188 p. Réédition en poche en 2014 (222 p.)
La lecture de Foucault se fait dans cet ouvrage en fonction de la volonté de concevoir la philosophie comme une pensée, sans privilège aucun par rapport aux autres expériences de pensée. Les usages de la philosophie qui en résultent peuvent s’envisager selon différentes configurations de discours (archives, sciences humaines, fictions, épistémès, etc.) mais aussi selon les expériences qui mettent en rapport les relations de pouvoir et les jeux de savoir. Le sujet se trouve situé au croisement d’un certain nombre de configurations politiques et épistémologiques. Les enquêtes que Foucault propose sur ses différents modes d’existence peuvent dès lors s’articuler d’un côté aux technologies disciplinaires et biopolitiques d’assujettissement, de l’autre aux différents savoirs médicaux et sociaux par lesquels la vie humaine est gouvernée. La confrontation notamment avec Althusser et Judith Butler éclaire la portée de ces enquêtes.
Les maladies de l’homme normal, Éditions du Passant Ordinaire, 2004, 220 p. Réédité sous une version plus longue en avril 2007 dans la collection « Matières étrangères » de Vrin, 235 p. Traduction en espagnol (Ediciones Nueva Visión, Buenos Aires, 2010).
Reprenant à Canguilhem le concept de « normativité » comme puissance d’instituer de nouvelles normes dans un milieu de vie donné, ce livre vise à desserrer l’étau des dispositifs de normes tel que l’a analysé Michel Foucault, en soulignant comment ces dispositifs n’existent que par les pratiques ordinaires de détournement des normes que les sujets opèrent à l’intérieur des contraintes des dispositifs. Fil directeur de l’ouvrage, l’analyse du travail permet en effet, en dialogue avec les sciences sociales et plus particulièrement la psychologie clinique du travail, de faire apparaître des styles d’activité des sujets que les assujettissements exclusifs aux normes ne permettent pas d’analyser. Comprendre dès lors la portée de ces micro-inventions de l’ordinaire s’avère essentiel pour élaborer une philosophie critique des normes dans laquelle Michel de Certeau apparaît comme le complément indispensable de Michel Foucault. Une compréhension des styles d’activités insérés dans les pratiques ordinaires devient le prolongement inattendu de la philosophie de la vie de Canguilhem. Il en résulte a contrario une théorie des identités sociales négatives subsumant l’agir des sujets sous des désignations potentiellement injurieuses à laquelle peut contribuer une lecture qui fait écho à La vie psychique du pouvoir de Judith Butler.
La vie humaine. Anthropologie et biologie chez Georges Canguilhem, Paris, PUF, 2002, 288 p. Réédition avec une nouvelle préface sous le titre Canguilhem et la vie humaine, Paris, PUF, collection Quadrige, 2010, 365 p.
Dans le prolongement du commentaire du livre de Canguilhem Le normal et le pathologique, proposé dans Canguilhem et les normes, ce livre entend reconstituer les linéaments d’une anthropologie de la norme à la jonction du vital et du social. Alors que l’analyse des actes humains se tourne le plus souvent vers l’investigation des seules formes culturelles et symboliques, dépouillées de tout ancrage naturel, Canguilhem, prolongeant le geste théorique d’Auguste Comte, fait porter au concept de vie, via le truchement de la norme, un rôle majeur dans l’élaboration d’une pensée des phénomènes humains. Il en résulte une réforme de l’anthropologie qui vise à faire entrer comme pièce constitutive d’une réflexion sur l’homme comme être-en-vie une philosophie biologique et médicale capable de penser la vie comme puissance d’individualisation et production de normes. Une telle anthropologie ne peut dès lors situer son centre de gravité que dans la polarité du vital et du social, se déplaçant d’une analyse linguistique ou artificialiste des faits sociaux vers une compréhension des types d’activités produits dans la vie.
Canguilhem et les normes, Paris, PUF, collection “Philosophies”, 1998, réédition en 2008. Traduction en espagnol (Buenos Aires, Ediciones Nueva Visión, 2004), 128 p.
L’ouvrage se conçoit comme un commentaire du livre de 1966, Le normal et le pathologique. Il s’efforce, en deçà de l’épistémologie de Georges Canguilhem, de questionner les catégories de la maladie et de la santé à partir d’une philosophie de la vie entendue comme création de normes. L’analyse se concentre sur la critique de la normalité, envisagée depuis une histoire des relations normal/pathologique, sous-tendue par la normativité qui, au plus loin de cette normalité, accrédite des formes de vie multiples. Comprendre comment la critique d’une normalité unique aboutit à une reformulation philosophique de l’être-en-vie, tant biologique que social, réoriente l’enquête sur le sujet en fonction de la polarité des normes vitales et des normes sociales.
Vulgarisation
La femme aux chats, Paris, Seuil, 2014, 72 p.
Courir. Méditations physiques, Paris, Flammarion, 2012, 271 p. Réédition poche Champs Flammarion, mai 2015.
À la recherche de son âme, Paris, collection Giboulées, Gallimard jeunesse, 2011, 78 p.
Gagner sa vie est-ce la perdre ?, Paris, collection Giboulées, Gallimard jeunesse 2008, 78 p. Traduit en coréen.
Directions d’ouvrages
Constellation.s. Habiter le monde, coordonné avec Michel Lussault, Francine Fort, Michel Jacques, Fabienne Brugère, Arles, Actes Sud, 2017, 750 p.
Capitalisme et démocratie. Autour de l’œuvre d’Axel Honneth, coordonné avec Christophe Bouton, Lormont, Le Bord de l’eau, mars 2015. Contributions de Bruce Bégout, Fabienne Brugère, Tristan Coignard, David Dilmaghani, François Dubet, Alexandre Dupeyrix, Franck Fischbach, Katia Genel, Axel Honneth, Jean-François Kervégan, Emmanuel Renault, Maiwenn Roudaut, Céline Van Caillé.
Ce collectif cherche à mieux comprendre, à partir du diagnostic portant sur les mutations du capitalisme, les conditions de possibilité d’une critique sociale dont l’enjeu est la préservation de l’ethos démocratique. Le travail d’Axel Honneth permet de mieux cerner la question de la compatibilité de la démocratie avec le capitalisme. Interprétée à la lumière de la normativité de la reconnaissance et des catégories de la réification et du travail mécanisé, la théorie critique construit un approfondissement des exigences morales de l’expérience démocratique nécessairement en contradiction avec les réalités du marché le plus souvent mondialisé.
Dictionnaire politique à l’usage des gouvernés, coordonné avec Fabienne Brugère, Paris, Bayard, 2012. Contributions de Michaël Foessel, Marie Gaille, Judith Revel, Pierre Zaoui.
Dans cet ouvrage, le présent politique et social est analysé depuis toute une série de notions classiques revisitées en fonction des expériences actuelles qu’il rend possible ou qu’il invalide, ou selon de nouvelles notions engendrées en théorie et en pratique et dont l’enjeu est d’en retraduire la pertinence pour des usages présents et à venir. Sont croisés dans ce collectif les principaux apports de la théorie critique, de la théorie du genre et des études postcoloniales et subalternes. La philosophie politique est pratiquée à partir de l’expérience politique des gouvernés plutôt que repensée depuis les principes normatifs d’un gouvernement des individus et des théories sous-jacentes du contrat.
Le nouvel esprit du libéralisme, coordonné avec Fabienne Brugère, Lormont, Le Bord de l’eau, 2011, 252 p. Contributions de Michaël Foessel, Hervé Oulch’en, Céline Spector, Barbara Stiegler, Fehrat Taylan, Loïc Wacquant. Introduction, pp. 9-21.
Ce livre analyse le réarmement du libéralisme sous les traits du néolibéralisme contemporain. Appréhendant le libéralisme sur le mode à la fois de la pluralité des doctrines et des différentes catégories, morale, politique, économique qui ont fabriqué l’individu libéral, il revient sur certains discours contemporains qui se sont employés à le problématiser parmi lesquels ceux de Foucault et de Wendy Brown mais aussi celui de Bourdieu dans les sciences sociales.
Judith Butler. Trouble dans le sujet, trouble dans les normes, coordonné avec Fabienne Brugère, Paris, PUF, 2009, 127 p. Contributions de Christophe Bouton, Michaël Foessel, Philippe Sabot.
Assumant le fait qu’il n’existe aucun fondement naturel ou culturel des normes, la philosophie de Butler doit être interprétée comme une philosophie qui pense la répétition des normes comme des effets de pouvoir qui accréditent certaines vies et en discréditent d’autres. Si les sujets sont fabriqués de l’intérieur des relations de pouvoir auxquels ils assentissent jusque dans la formation de leur psyché, il n’en reste pas moins que ces opérations de pouvoir restent contingentes puisque leur répétition ne peut se faire que de l’intérieur des actes qui les font différer d’elles-mêmes. Les normes n’existent qu’à l’état troublé. La problématique de la construction sociale du genre devient un cas d’espèce de cette nouvelle théorie.
Foucault au Collège de France. Un itinéraire, coordonné avec Jean Terrel, Bordeaux, PUB, 2003, 227 p. Contributions de Frédéric Kech, Michel Senellart, Stéphane Legrand, Frédéric Gros, Béatrice Han.
Ce livre a pour objet les cours de Foucault au Collège de France. Ces cours révèlent une pensée au travail dont l’unité est problématique puisqu’elle obéit à de multiples remaniements, rectifications, changements opérés par des hypothèses que la fonction des cours est de tester.
Lectures de Canguilhem. Le normal et le pathologique, Fontenay-aux-Roses, Feuillets de l’ENS Fontenay/Saint Cloud, 2000, 160 p. Contributions d’Ali Benmaklouf, Yves Clot, Michel Fichant, Barbara Stiegler, Céline Lefève.
Dans ce collectif, un nouage est élaboré entre l’épistémologie de la biologie et des sciences médicales et les sciences sociales, en vue de mieux comprendre l’articulation du vital et du social.
Direction de dossiers spéciaux et présentations
Le courage de l’hospitalité, coordonné avec Fabienne Brugère, Esprit, dossier double, 2018/7-8 (juillet-août).
Usages de Foucault, sous la direction d’Hervé Oulc’hen, avant-propos, Paris, PUF, 2014.
Foucault lecteur de Kant : le champ anthropologique, Lumières, 2e semestre 2010, 154 p.
Anthropologies du corps vieux, coordonné avec Jean-Claude Ameisen et Eric Minnaërt, Paris, PUF, 2010, 160 p.
Foucault et les Lumières, Lumières, coordonné avec Fabienne Brugère, Céline Spector, Jean Terrel, 2e semestre 2006.
Les nouvelles figures du soin, coordonné avec Frédéric Worms, Esprit, janvier 2005.
La médecine et le corps, Esprit, mars 2002.